LA PATATE

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                   La patate
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Pour vous convaincre définitivement de ses qualités,
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Je ne peux mieux faire que la comparer à une femme !
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J’ai toujours été frappé par l’utilisation fréquente de noms féminins
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Pour en désigner les variétés, comme les Charlottes,
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Les Mona Lisa ou les belles de Fontenay,
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Ou surtout les modes de cuisson.
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Mesdames et chères amies, vous n’êtes pas des pommes de terre,
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Et cependant.....
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Que vous soyez en robe de chambre ou en chemise,
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Sans pelure ou drapées de Mousseline,
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Vous restez toujours Duchesses ou Dauphines !
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Parfois atteintes de Vapeur, mais rarement soufflées,
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Vous gardez la ligne allumette et la taille noisette !
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Vous êtes délicieuse à croquer, tant que vous n’avez pas germé !
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Vous êtes délicieuses à croquer, surtout dorées.
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Mais meilleures encore quand vous êtes sautées !
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Quand de vos maris, j’épluche la conduite,
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Je découvre qu’avec vous, ils ont  la frite.
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Ils sortent sans pelure, même s’ils pèlent de froid.
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Pour eux, même si vous n’êtes plus des primeurs,
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Vous demeurez d’éternelles nouvelles !
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Pour vous, ils se laissent arracher les yeux,
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Friper la peau et meurtrir la chair :
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Car comme les pommes de terre,
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Ils ont des yeux, une peau et une chair !
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Sans vous, ils sont dans la purée,
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Sans vous, ils en ont gros sur la patate,
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Alors que de la société, ils sont le gratin !
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Pommes de terre, je vous aime !!
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(auteur inconnu)
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